Femme enceinte, nausées, une bonne nouvelle

Avoir des nausées ou des vomissements au premier trimestre de la grossesse réduirait le risque de fausse couche.

Quatre femmes sur cinq souffrent de nausées ou de vomissements au cours de leur grossesse. Souvent très mal vécus, ces nausées ne sont pas forcément un signe inquiétant, malgré le fait qu’elles soient handicapantes.

Selon une étude menée par les Instituts nationaux de la santé (NIH), il s’agirait d’une bonne nouvelle car elles s’accompagnent d’une réduction du risque de fausse couche au cours du premier trimestre de grossesse qui atteint 55% lorsqu’il y a des nausées et 81% si elles sont accompagnées de régurgitations.

C’est ce qu’ont voulu vérifier le Dr Stefanie Hinkle et ses collègues des universités de l’Utah (États-Unis) et de Haïfa (Israël). Ils ont donc soigneusement tenu compte des autres facteurs connus pour accroître le risque de fausse couche tels que l’âge, le stress, le manque d’activité physique, le surpoids, ainsi que la consommation d’alcool, de caféine, de tabac ou d’autres causes inquiétantes.

En effet, l’apparition de nausées  au cours d’une grossesse n’est pas toujours anodine. Elle peut par exemple indiquer une anomalie chromosomique (trisomie 21 et autres) ou une grossesse multiple.

Un pic de nausées

«La théorie est que la bêta-HCG peut stimuler la production d’œstrogènes par les ovaires, et les œstrogènes sont connus pour favoriser des nausées et des vomissements», explique le Dr Jennifer Niebyl, de l’université de l’Iowa, dans un article du New England Journal of Medicine. «Les nausées débutent dans les quatre semaines qui suivent les dernières règles chez beaucoup de patientes, ajoute le Dr Niebyl. Le problème atteint typiquement un pic approximativement à neuf semaines de gestation, 60% des cas se résolvent à la fin du premier trimestre et 91% à la vingtième semaine.»

C’est la même tendance à l’amélioration au deuxième trimestre qu’ont observée le Dr Hinkle et ses collègues dans leur étude publiée dans le Jama Internal Medicine. Ils ont décortiqué le devenir de 797 femmes ayant débuté une grossesse parmi 1228 femmes âgées de 18 à 40 ans.
Des femmes à risque de fausse couche car elles en avaient déjà fait au moins une dans le passé.

Des symptômes répandus et rassurants

L’un des intérêts de l’étude est d’avoir demandé aux femmes qui y participaient de noter chaque jour leurs symptômes éventuels, en amont des analyses d’urine et tests de grossesse quotidiens. Cela a permis aux chercheurs de remarquer que «les nausées avec ou sans vomissements étaient des symptômes répandus, même dans les premières semaines de grossesse. Par exemple, environ une femme sur cinq signalait des symptômes avant même d’avoir un test de grossesse positif».

Reste à comprendre par quel mécanisme des troubles aussi fréquents que gênants pourraient «protéger» la grossesse en cours. Les auteurs se demandent si les nausées et les vomissements ne sont pas tout simplement les marqueurs que le placenta est viable : «Ainsi moins de nausées et de vomissements pourraient signaler une grossesse compromise, avec moins d’hormones pour les déclencher.»

 

Romain.
L’équipe Novalib.

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